Ah ! Monsieur, quelle tristesse…
Paris, encore une fois a vu gronder l’horreur
En cette matinée où quelques fanatiques
Ont décidé, cruels, d’inviter le malheur
A hurler dans les murs d’un journal satirique !
Ils ont cette fois-ci, à toute liberté
De son expression, fait sauter la cervelle
Au nom d’un Dieu pourtant qui prône la bonté.
Et pleure ainsi la France en cette année nouvelle !
Pourquoi donc leur faut-il à ces vils assassins
Tuer des innocents et meurtrir leur famille
Juste pour se venger à cause d’un dessin
Dans cet Hebdo marrant dont chaque écrit fourmille ?
Le christ aussi, hélas, en a fait moult objets
Avons-nous pour autant montré l’ire assassine
En tuant leurs auteurs par des balles en jets ?
Et bien non voyez vous, pourtant l’âme fulmine !
C’est que chez nous Monsieur, nous sommes plus humains
Et savons que l’amour est la plus belle chose
Même si quelquefois nous jetons à deux mains
Le discrédit sur l’homme en effeuillant la rose.
© Johanne Hauber-Bieth (Cannes 7 janvier 2015)