LE MARAIS VENDEEN de Jacqueline Farineau
LE MARAIS VENDEEN
Plus loin que l’horizon où le regard s’étend
La terre voleuse de mer a fait valoir ses droits,
De vasières déposées, peu à peu elle accroit
Son domaine de marais taraudé par le vent.
Les maisons sont basses, de crainte de tempête
Seule, la flèche d’un clocher s’élance dans les nues ;
Vastes champs de roseau, immenses étendues
Balayes par les airs que nul arbre n’arrête.
Dans la brume diaphane, des troupeaux dispersés
Cohabitent paisibles avec les échassiers
Guettant près des canaux une grenouille étourdie.
Dans cette maison blanche, là même où tu est né
Se rattachent à jamais tes plus tendres années
De sorties buissonnières que mémoire irradie.
Jacqueline FARINEAU