Le Clairon
Dans la brume automnale,
Les yeux embués de larmes
Il posa son arme
Pour souffler dans son clairon
Et faire taire les canons.
La sonnerie zébra l’azur
Courut sur la plaine
Faisant vibrer le sol
Et frissonner l’horizon…
Alors…
Des entrailles de la terre
Surgirent…
Sales et déguenillée,
Des soldats incrédules
Hurlant en chœur :
La guerre est finie !
Ils remercièrent le ciel
Témoin impuissant
De la folie humaine…
Celle qui leur offrit
Durant quatre années,
Une sépulture à ciel ouvert
Et le poids de la terreur…
Le cœur battant, ils murmurèrent…
La guerre est finie !
Vint le silence de mémoire
Pour les sacrifiés de l’histoire
Ceux qui ne virent de l’horizon
Que l’enfer et le canon…
Et durant ce temps,
Sur le bord d’une tranchée
Aux douloureuses béances
Une colombe silencieusement
Vint se poser
Sur la glèbe ensanglantée.
Elle regarde et sait…
Que l’armistice n’est pas la paix,
Seulement un pas
Pour stopper l’hécatombe
D’autres trépas…
Soldat, attends… Garde ton clairon
Et reviens sonner la paix,
Si l’armistice est une victoire,
Bien plus triomphale sera la paix
Jacqueline Lahsen