Hommage de Marie-France Moriaux
LE POÈTE AU GRAND CŒUR
T’enivrent des plaisirs aux frissons d’apparats ;
Tu rêvais d’un Soleil, il t’a conquis, volage,
Un vertige me frôle, une ombre sur la page
Dévoile son effluve, Ô souffle intemporel !
Sa lumière m’invite en son bel attelage
Me brûle chastement ce feu surnaturel.
Des sonnets de l’amour, fulgurent tant d’alarmes,
Les rubis de l’automne empourpreront vos larmes.
Les sanglots de l’été glissèrent sur ses draps,
Le violon des vers vibre encor de ses charmes.
Sa flamme, je célèbre, en de mystiques bras.
Jean-Jacques Bloch vient de nous quitter
Le créateur du nombre d'or, le poète, l'ami vient de nous quitter.
Que dire ! Un seul mot... Mon ami, te voilà en route pour ton étoile. Qu'elle brille longtemps pour donner à ce
monde les mots que tu savais si bien écrire... Bonne route !
Et à titre personnel, je garderai de nos rencontres en Isère, lorsqu'il venait me voir à Voiron, casque aux vents, ces discussions sur sa vie, le mariage... et la poésie.
UN TRÉSOR A SAISIR
Lorsque décède un proche, on découvre souvent
Des lettres qu’il gardait. Devons-nous les détruire ?
Ces fiables témoins peuvent-ils nous instruire
Sur son passé frivole, énergique, émouvant …
Les mots de la rupture ou d’un aveu fervent,
- Certains pour déchirer, les autres pour séduire -
Se présentent à nous, faciles à traduire,
Plus que les manuscrits d’un professeur savant ?
Au fils dans la douleur, le dilemme se pose :
A l’instant mettre au feu, sans flottement ni pause,
Les feuillets ou franchir le mur de leur secret ?
Ma mère disparue, attristé, j’ai choisi
La fumée. Elle reste un symbole discret.
Avide des trésors, la flamme l’a saisi
Le mien, publiez-le car je n’ai nul regret
D’avoir connu l’amour et ses mésaventures
Prodigues dans l’échange… au moins des écritures !
J. J. Bloch