Artiste du jour : Jean-Jacques Bloch
Les courses
Il se nourrit très peu, juste un repas d’oiseau,
Et son corps amaigri, frêle comme un roseau
A perdu sa force virile.
Au lieu de fréquenter le commerce local
En perte de clients dans le monde rural,
Il se ravitaille à la ville.
Hebdomadairement dans un supermarché
Il prend légumes, fruits et son bifteck haché,
Ayant acquis la certitude
Que les produits y sont plus frais par leur débit
Mais puisque le poète y trouve son profit
Pourquoi donc changer d’habitude ?
Après avoir quitté l’état de citadin,
Très vague souvenir dans un passé lointain,
Il vit comme un anachorète.
Pourquoi le critiquer ? Sans doute a-t-il raison
S’il aime s’isoler dans sa vieille maison
Avec la Muse, en tête-à-tête.