ÉCRIVAINS HAUT-MARNAIS
Qui se souvient de vous, Écrivains haut-marnais, De naissance ou séjour, Qui peuplez ma mémoire ? Quelques mots oubliés, Repris par d’autres bouches…
Et voici, pêle-mêle : Sieur Edmond Haraucout Le natif de Bourmont : Partir, c’est mourir un peu, C’est mourir à ce qu’on aime… Voici André Theuriet Et les bois d’Auberive : Brin d’osier, brin d’osier, Courbez-vous assouplis Sous les doigts du vannier… Du dévot Paul Claudel, Disciple comme moi Du Collège à Wassy : Seule la rose est assez fragile Pour exprimer l’éternité… Du Général de Gaulle, Hôte de Colombey : Regardant les étoiles, Je me pénètre De l’insignifiance des choses… De Roger Clérici, Sis à Coiffy-le Haut : Mais en ce découvert de nos astres, A quoi bon remuer la cendre... Du discret Paul Chaulot , Né à Lanty-sur-Aube : Le pays d’où je viens N’est d’aucune mémoire… Voici Louise Michel, Dite la Vierge rouge, |
Née à Vroncourt-la-Côte : La mort comme un berger Qui compte son troupeau… Et André Fontanel, Oublié de nos jours : Je guettais, écrasant Des rêves sur ma tempe… Les deux frères Goncourt, De leur Académie : Tout homme de lettres Est à vendre… Aussi Bernard Dimey, Nogent-en Bassigny : J’aimerais tant voir Syracuse Pour me souvenir à Paris…
Il y en a tant d’autres : Jean-Gabriel Gigot, Fondateur des Cahiers, Et puis Jean Robinet, Poète et paysan, Et Jehan de Joinville, Chroniqueur valeureux De la vie de Saint-Louis, Et Denis Diderot, Illustre enfant de Langres, Et, peut-être, Voltaire, Réparant à ses frais Le Château d’Emilie, Près de Cirey-sur-Blaise…
Nostalgie, temps enfui… Et moi, pauvre bragard, Natif de Saint-Dizier, Restera-t-il deux vers Dans ma poèmeraie Que diront des quidams Sans connaître l’auteur ? |
Max-Firmin Leclerc |