Les bruits des villes et les bruits des champs
J'ai lu un article qui m'a beaucoup amusée voire scandalisée: une habitante de notre département a un coq surnommé "Maurice"; les voisins de cette dame viennent quelquefois dans leur résidence secondaire et ne supportent pas les "cocoricos" donc, ils ont porté plainte; ce qui a provoqué des réactions très vives notamment de la part du maire qui soutient à fond la propriétaire de Maurice; celà m'a inspiré l'autre nuit une petite fable dont je vous fais part.
Les bruits des villes et les bruits des champs
De notre pays le coq est l’animal emblématique
A l’allure plutôt fière et sympathique
Cependant son cri, tôt le matin, est si strident
Qu’il mécontente parfois certains habitants
Le maître de l’animal fut interpellé par un nouveau propriétaire
Venu séjourner quelque temps dans sa résidence secondaire
« Monsieur, clouez le bec à votre volatile, je suis venu me reposer
Et s’il le faut, j’irai porter plainte aux autorités ;
Ou voire en cachette, lui tordre le cou et le déplumer
C’est inadmissible d’entendre ce maudit chant
Qui, de surcroit est désagréable et horripilant. »
« Monsieur, vous avez oublié que vous êtes à la campagne
Avec ses inconvénients et ses avantages
L’avantage c’est pour les poules, l’inconvénient, c’est son chant
C’est ainsi, mais il faut être tolérant avec tous les environnements
Si vous m’invitez un jour dans votre grande cité
Je trouverai sûrement, par le bruit, quelques contrariétés
Les enfants du dessus qui tapent du talon
Dans la rue, le passage des bus, autos et camions
Et ce grondement souterrain, qu’on appelle métro
Qui, dès potron-minet emmène les parisiens au boulot ;
Monsieur, j’ai une idée, mon coq a besoin de compagnie
Je vais lui présenter un ami qui prendra soin de lui
J’ai pensé à un âne, un superbe baudet
Peut-être feriez-vous l’affaire, en voisin bien élevé ! »
Jacqueline Farineau